Martinus le seul artiste roman connu du Rhône. Pommiers
La sculpture est magnifique de souplesse et d'agilité; le corps du fauve est allongé, comme bondissant, il dresse une patte en avant et ouvre une large gueule toute de dents, sa crinière bouclée est parsemée de trous qui recevaient peut être des pierres de couleur (ce n'est qu'une hypothèse), il a aussi la queue entre les jambes ce qui est souvent un signe de soumission que l'on retrouve pour d'autres lions comme par exemple les lions qui entourent le prophète Daniel.
Je n'ai retrouvé aucune source permettant d'identifier à quel ensemble pouvait appartenir cette sculpture car on a du mal a imaginer qu'il s'agisse d'une oeuvre isolée; ni aucun lien avec les autres grands ateliers voisins, on pourra peut être lui trouver une certaine parenté avec les sculptures du clocher de Saint-Martin d'Ainay à Lyon mais rien ne peut l'assurer. Rien ne permet non plus d'identifier le tableau qu'elle composait. Il ne reste rien sinon une incroyable signature pour une église qui n'est qu'un souvenir et qui n'a finalement presque plus rien de roman sauf une vague silhouette.
Il y a deux textes; un simple LEO et entre les jambes du lion et le second qui correspond à la mention patronymique: MARTINVS ME FECIT.
La gravure est inégale par endroits elle s'efface elle est en outre curieusement organisée avec une phrase décomposée en cinq parties emplissant de manière presque empirique l'espace laissé entre les pattes du lion. Les lettres ne sont d'ailleurs pas toutes de la même taille. Le nom se lit de bas en haut.
S
TINV
MAR
La lecture du "me fecit" est inversée et le verbe coupé en deux parties;
MEFE
CIT
Magnifique et émouvante signature; qui est cet artiste sculpteur ou architecte, à moins qu'il s'agisse du commanditaire ?
Il ne reste de cet homme qui nous parle à travers les âges, que quelques mots et une sculpture...
Le petit commentaire gravé sur une plaque verre qui entend raconter en quelques lignes l'histoire de l'église n'en parle même pas; mais moi, ces lignes me touchent.
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